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Un guide Rubicon 3 pour le matelotage et la sécurité
Le bon matelotage est une question de compétence, de conscience et de bonne prise de décision. Chez Rubicon 3, nous naviguons beaucoup et nous enseignons des compétences pratiques qui font une réelle différence en mer. Le Rubicon 3 Guide to Seamanship and Safety partage les connaissances dont tout marin a besoin pour manœuvrer un yacht en toute confiance.
Lorsque vous naviguez au large avec Rubicon 3, que vous vous frayez un chemin sous les hautes latitudes ou que vous naviguez dans les Caraïbes, c’est sur le pont que tout se passe. Le pont ouvert d’un yacht n’est pas seulement un endroit où l’on règle les voiles et où l’on admire la vue : c’est un espace de travail dynamique et en constante évolution où la confiance, la compétence et le sens marin sont mis à l’épreuve. Comprendre son agencement et la manière de s’y déplacer efficacement peut faire toute la différence entre un passage en douceur et une mésaventure qui aurait pu être évitée.
Le cockpit : Centre de commandement en mer
Le cockpit est le centre névralgique de tout voilier, là où le barreur tient le cap et où l’équipage s’occupe des lignes. Dans nos Clipper 60, l’espace est compté et l’efficacité du travail d’équipe est essentielle. Chaque marin, du novice à l’expert, apprend rapidement que la manipulation du winch, le réglage des voiles et la communication doivent être fluides.
Sur de nombreux voiliers de croisière, l’écoute de grand-voile est placée sur le toit ouvrant, ce qui libère de l’espace dans le cockpit mais nécessite un peu plus de muscle lors du réglage. D’autres, comme les voiliers de performance, peuvent être équipés d’un chariot qui traverse le cockpit, ce qui rend le maniement de la grand-voile plus réactif, mais augmente également le risque de trébuchement accidentel ou de collision lors de l’empannage. Savoir où se positionner et se tenir à l’écart lorsqu’on n’est pas activement impliqué est une habitude essentielle à prendre.
Outre le maniement des voiles, le cockpit est le principal endroit où l’on planifie la traversée, où l’on fait le point et où l’on se détend. C’est souvent le seul endroit vraiment abrité sur le pont, en particulier dans des conditions difficiles, où une capote ou un bimini offre un répit contre le vent et les vagues. Mais cet abri peut avoir un coût : visibilité réduite, mouvements limités et contraintes supplémentaires pour le maniement des voiles. Les marins expérimentés savent comment équilibrer le confort et l’efficacité, en gardant des mouvements fluides et coordonnés, en particulier dans des conditions de mer difficiles.
Conseil d’expert : Utilisez des feuilles de couleur pour différencier rapidement les lignes de contrôle, afin de réduire la confusion et les erreurs, en particulier dans les situations d’urgence.
Timon ou roue ? Le grand débat
Pour ceux qui sont habitués aux petits bateaux, la barre franche offre une direction directe et instinctive, idéale pour sentir chaque mouvement du gouvernail. Mais sur les grands yachts, comme ceux de la flotte Rubicon 3, c’est une roue qui prend le relais, reliée par des câbles, des chaînes ou des systèmes hydrauliques. L’avantage ? Moins d’efforts à fournir, surtout par gros temps. L’inconvénient ? Un retour d’information moins immédiat et un risque accru de défaillance mécanique – c’est pourquoi nous avons toujours une barre franche de secours prête à l’emploi.
Un système de pilotage bien entretenu est essentiel pour naviguer en toute sécurité. Les yachts à roues nécessitent des contrôles réguliers des câbles, des quadrants et des conduites hydrauliques, afin de s’assurer qu’aucun signe d’usure ou de relâchement n’apparaît au milieu du voyage. Les équipages qui se fient uniquement au pilote automatique électronique sans comprendre les principes fondamentaux du pilotage manuel risquent d’être pris au dépourvu en cas de défaillance. Le matelotage consiste à s’attendre à l’inattendu et à avoir les compétences nécessaires pour s’adapter, qu’il s’agisse de passer à un pilotage d’urgence ou de gouverner uniquement avec les voiles.
Conseil d’expert : Lubrifiez régulièrement les câbles de direction et vérifiez qu’ils ne sont pas froissés afin d’éviter tout problème de direction à mi-parcours.
Ponts latéraux et pont avant : Se déplacer en toute confiance
Pour sortir du cockpit et monter sur le pont, il faut être prudent. Qu’il s’agisse de prendre un ris dans la grand-voile, de changer la voile d’avant ou de s’amarrer, il s’agit de se déplacer efficacement et en toute sécurité. Lors d’un voyage Rubicon 3, nous enseignons à chaque membre de l’équipage la règle “une main pour le navire”, qui consiste à toujours garder une prise ferme lors des déplacements sur le pont, en particulier lorsque la mer est agitée.
Les haubans s’étendent sur toute la longueur du pont et constituent une ligne de vie essentielle pour s’accrocher lorsque les conditions l’exigent. Les garde-corps et les chandeliers offrent un autre niveau de sécurité, mais ils ne remplacent pas un bon sens marin – lors d’un passage au large, un scénario d’embarquement par-dessus bord est la dernière chose que l’on souhaite.
Le pont avant, qui est souvent l’endroit le plus fréquenté lors des changements de voiles, requiert une attention particulière. Qu’il s’agisse de hisser, d’affaler ou d’enrouler les voiles, le travail à l’avant du mât expose l’équipage au mouvement, aux embruns et à une gîte inattendue. Une bonne position, des poignées solides et une bonne utilisation des sangles de sécurité font toute la différence. Les marins les plus expérimentés savent qu’un bon placement des pieds – en gardant le poids bas et bien calé – permet d’éviter les dérapages, même en cas de rafales soudaines.
Conseil d’expert : Utilisez des chaussures de pont antidérapantes avec des semelles en caoutchouc souple pour maximiser l’adhérence et réduire le risque de glissade, en particulier dans des conditions humides.
Le toit de l’autocar : Plus qu’un simple toit de cabine
En plus de donner de l’espace sous le pont, le rouf constitue une barrière naturelle contre les vagues déferlantes et un point d’appui pour la gîte. C’est un endroit pratique pour se percher lors de la prise de ris ou de la gestion des drisses, mais attention, se tenir à cet endroit par gros temps peut s’avérer précaire.
Lorsque vous travaillez sur le toit ouvrant, il est bon de fermer la trappe de la descente afin d’éviter un faux pas malheureux (et très humide) sous le pont. La nuit, en particulier lorsque le bateau est amarré au port, il faut redoubler de prudence : tomber par une écoutille ouverte est un rite de passage que personne ne souhaite vivre.
Les toits de carrosse jouent également un rôle fonctionnel dans la gestion des cordages. De nombreux yachts acheminent les drisses et les bandes de ris vers l’arrière jusqu’aux embrayages et aux treuils situés près de la descente, ce qui simplifie la navigation en solitaire ou en équipage réduit. Cette configuration réduit la nécessité de se déplacer constamment vers l’avant, ce qui permet de naviguer en toute sécurité par mauvais temps. Comprendre ces configurations – où mènent les lignes, comment les frottements influencent l’assiette et comment gérer au mieux les tensions des drisses – est une compétence fondamentale que nous renforçons lors de chaque voyage Rubicon 3.
Conseil d’expert : Vérifiez régulièrement l’usure des embrayages de drisse et assurez-vous qu’ils tiennent sous charge afin d’éviter un glissement inattendu de la drisse.
Ancrage et amarrage : Un travail d’équipe
Les opérations d’amarrage et de mouillage sont parmi les aspects les plus vitaux – et souvent négligés – de la vie sur le pont. Contrairement à la croisière côtière où une marina est toujours possible, la navigation hauturière exige l’autosuffisance.
De nombreux voiliers de croisière modernes utilisent des voiles d’avant à enrouleur, mais lors d’une traversée du Rubicon 3, vous utiliserez un système de voile d’avant à accrocher, ce qui nécessite un déplacement vers l’avant pour hisser ou affaler la voile manuellement. Que vous manipuliez une bride pour l’amarrage ou un guindeau électrique pour le mouillage, la précision et le travail d’équipe sont essentiels. Une bonne connaissance de l’accastillage – taquets, chaumards, rouleaux d’étrave – contribue grandement à la fluidité et à l’efficacité du processus.
La technique d’ancrage varie en fonction des conditions. Un bon mouillage implique un calcul minutieux de la portée, un renflouage adéquat et une évaluation continue de la tenue. Dans les mouillages en eaux profondes, la longueur de la chaîne devient un facteur qui nécessite une planification préalable. Savoir comment “reculer” pour tester un mouillage est une connaissance essentielle que nous veillons à ce que chaque membre de l’équipage comprenne.
Conseil d’expert : Inspectez toujours le câble de l’ancre pour vérifier qu’il n’y a pas de frottement avant de le déployer et assurez-vous que les manilles sont correctement saisies pour éviter toute perte.
Conclusion : Le matelotage commence sur le pont
Le matelotage s’apprend par la pratique. Participez à un voyage Rubicon 3 pour affiner vos connaissances et acquérir des compétences réelles enseignées par des experts.